Laryskanir
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Dans un monde déchiré par les guerres, les laryskaniens tentent de sortir leur royaume des ténèbres qui le hante. Rejoignez-les mais dans quel camp serez-vous ?
 
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Wisgoth Ghalswyth

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Wisgoth Ghalswyth

Wisgoth Ghalswyth

0 - Inconnu

Messages : 13
Points : 19
Date d'inscription : 14/08/2015
Localisation : Malghar
Âge : 42 ans

MessageSujet: Wisgoth Ghalswyth Wisgoth Ghalswyth EmptyVen 14 Aoû - 16:20



Wisgoth Ghalswyth
« Le Chef a toujours raison. »

NOM
Ghalswyth
PRÉNOM
Wisgoth
SURNOM
Wis


SEXE
Homme
RACE
Humain
AGE
42 ans




ORDRE
Guerrier Noir
RÔLE
Chef & Roi




DIVINITÉS
Walhdrick
DATE DE NAISSANCE
27ème jour de Sahmyra



Armes


Une épée lourde : il est rare de voir une épée aussi imposante que celle de Wisgoth. Il sait la manier avec dextérité malgré son poids important et sa taille hors normes.

Un long glaive : une arme assez légère, dont la lame asymétrique mesure un peu plus d'une trentaine de centimètres. Elle a été façonnée de manière à causer des dommages importants à l'adversaire.

Une petite dague : petite mais redoutable, son arme est toujours très affûtée. Wisgoth l'a toujours sous la main, de manière à la dégainer rapidement si la situation l'exige.




Apparence

Wisgoth est un homme possédant beaucoup de charisme. Avant tout il est très grand, dépassant les deux mètres de haut, il surplombe d'une tête la plupart des personnes. Le guerrier possède une musculature très imposante, qui est bien visible. Le résultat de ses années d'entraînements lui donne une carrure imposante, qui peu même paraître effrayante. Sa peau est assez bronzée, et est couverte de cicatrices, témoins d'une vie de combats.

Etant souverain, l'homme a toujours une apparence très soignée. Il porte de beaux vêtements, tout en restant dans la simplicité. Il ne s'encombre pas trop d'apparats au quotidien. Durant les batailles, Wisgoth porte une armure lourde qui ne l'empêche pas de se mouvoir grâce à sa grande force physique.

Les traits de Wisgoth sont masculins, son visage n'est pas très fin mais reflète plutôt une grande autorité. Ses cheveux bruns cascadent jusqu'à ses épaules, il ne les attache que sur le champ de bataille. L'homme porte aussi une petite barbe bien taillée. Le plus souvent son visage reste assez fermé, si bien qu'il fait pâlir la foule lorsqu'il la scrute de ses sévères yeux gris. Il montre bien plus d'expressions lorsqu'il est en présence de ses proches et de ses amis, ou bien lorsque son sadisme prend le dessus, dessinant un rictus effrayant sur ses lèvres fines.



Psychologie

Ténébreux, l'homme est en premier lieu une personne sadique et violente. Les mots pitié et compassion ne font pas parti de son vocabulaire. Wisgoth est imprévisible, étant très impulsif. Autoritaire et dur, il est très exigeant, tant bien avec lui-même qu'avec son entourage. Il aime faire souffrir, et beaucoup le jugent malveillant et machiavélique.

Wisgoth a néanmoins un sens important des responsabilités. Intelligent et réfléchi, il sait prendre les bonnes décisions. Loyal, il ne donne jamais sa parole à la légère et accorde de l'importance à l'honneur. L'homme n'a jamais cherché à être aimé, préférant être redouté et respecté.

Possédant un grand penchant pour la boisson et les femmes, il est le genre d'homme qui sait s'amuser. Il aime les festivités. Possessif et jaloux, Wis n'est pas un quelqu'un qui accepte d'être prit pour un con. Il est très colérique et manipulateur, et a parfois du mal à maîtriser sa rage. Égoïste et orgueilleux, il ne montre que rarement ses sentiments, et lorsqu'il lui arrive de s'attacher à quelqu'un, il devient alors très protecteur.


Histoire




Le méchant remue le couteau dans la plaie.
La brute y plante en plus sa fourchette.




La saison de Sahmyra de l'an 286 restera gravée dans la mémoire de la famille Ghalswyth. Pour son froid redoutable dans un premier temps. Il y avait tellement de neige à cette époque que la ville de Malghar se retrouva bloquée dans les intempéries. Le températures étaient si basses et le gel tellement présent que même les dragons peinaient à voler jusqu'à la capitale de Laryskanir. Le peuple priait pour l'indulgence de la Déesse Sahmyra, et le souverain s'inquiétait beaucoup pour ses sujets.

Mais une grande nouvelle réchauffa les coeurs. Le Roi Orneth et sa femme la Reine Alysia venaient d'avoir un héritier. Les cloches sonnèrent, annonçant la naissance du Prince. Un grand soulagement pour le peuple des humains, qui redoutait qu'Alysia ne puisse plus enfanter depuis la mise au monde de Rhowin deux ans plus tôt : le garçon était malheureusement mort-né.

L'accouchement de la Reine a été très éprouvant, si bien qu'il lui fallut plusieurs saisons pour retrouver la santé. Le bébé était, lui, en parfaite forme. Il fut nommé Wisgoth. Naturellement, le jeune Prince reçu toute l'attention et l'éducation qui découlait de son rang. L'enfant grandit, apprit à marcher, parler, lire et monter à cheval. Ses parents lui témoignaient beaucoup d'affection, et passaient le plus de temps possible avec leur seul fils.

Wisgoth venait d'avoir cinq ans lorsqu'on lui annonça qu'il sera grand frère. Cette nouvelle aurait rempli la plupart des enfants de son âge de fierté. Pas lui. Il voulait être le seul. Ce ne fut pas le cas. Synn est née quelques mois plus tard. Alysia ne survécut pas à l'accouchement. Le bon Roi Orneth tenait son fils par la main en lui présentant le bébé, un voile de tristesse dans les yeux néanmoins. Wisgoth, lui, ne ressentait rien.

- Mon fils, voici Synn, ta petite soeur. Tu devras prendre soin d'elle, c'est ton rôle en tant qu'aîné.

- Je ne veux pas d'elle.

Le gamin lâcha son père et s'en alla, sans même regarder sa soeur. Cette petite chose insignifiante qui était de trop dans sa vie. Il n'avait que six ans. Mais il le savait déjà. Ils étaient différents. Wisgoth était différent, il n'était pas comme le reste de sa famille. L'enterrement de la Reine eut lieu trois jour plus tard. Wisgoth avait été vêtu de ses vêtements d'apparat, et n'avait plus qu'à attendre l'après-midi pour assister à la cérémonie. Il avait été dispensé de cours aujourd'hui, mais au lieu de rester sagement dans sa chambre, il eut une autre idée.

Échappant à la surveillance de ses gardes, il emprunta un des passages secrets qu'il avait découvert. Se glissant dans les souterrains du château, l'enfant se mit à la poursuite de rats. Il en attrapa un, et sourit en dégainant le couteau de cuisine qu'il avait dérobé. Assit par terre, le Prince s'amusa à ouvrir le ventre de la bête, pour en sortir les entrailles. Il tortura plusieurs rats, fasciné par la souffrance que le couteau occasionnait sur les animaux. Il les tua tous d'une manière différente, apprenant à maîtriser la lame dans la chair, apprenant à faire mal, et à tuer.

Il réapparut juste avant la cérémonie, couvert de crasse et de sang. N'ayant pas le temps de se changer, c'est dans cet état lamentable qu'il assista à l'enterrement de sa mère. Mais ses pensées étaient ailleurs. Wisgoth songeait aux rats. Il revoyait le sang coulant sur ses petits doigts, giclant sur son visage. Son père posa la main sur son épaule, le tirant de ses rêveries. Il regarda la foule, puis son père. Tout le monde était triste, beaucoup pleuraient. Il ne comprenait pas.

- Père, pourquoi tout le monde pleure-t-il ?

- Ta mère la Reine a quitté ce monde Wisgoth. Nous ne la reverrons plus, et nous pleurons sa perte. Tu ne la reverras jamais, tu comprends ?

Il acquiesça en haussant les épaules. Pourtant il n'avait pas comprit. Il savait qu'elle était morte. Mais il ne comprenait pas la tristesse des gens. Il ne comprenait pas l'amour que l'on pouvait porter à une personne, à tel point que sa perte nous déchirait le coeur. Etait-il trop jeune pour le comprendre ? Ou était-il simplement insensible ? Le corps d'Alysia fut placé dans la crypte du château, à côté de Rhowin.

Les années passèrent, et la vie reprit son cours. Le Roi Orneth n'oublia jamais Alysia, qu'il aimait profondément. Il refusa de se remarier, ne pouvant se résoudre à aimer une autre femme que son amour perdu à jamais. Wisgoth quant à lui suivait ses nombreux cours avec une assiduité sans failles. On lui promettait mondes et merveilles, il en était émerveillé. Un jour ça serait lui le Roi. Il sera un dirigeant, un souverain. Il aura le pouvoir, la puissance. Cette perspective l'enthousiasmait au plus haut point.

Wisgoth passait l'après-midi en compagnie d'un vieil homme que son père considérait comme un ami. C'était un mage, mais le Roi Orneth lui demandait souvent son opinion, car il était avant tout un homme très sage. Gracieusement, son père lui avait attribué des appartements au palais. L'enfant de sept ans était curieux, et se renseignait sur les fioles entassées sur des étagères. Il en saisit une, un tout petit flacon bleu foncé, et tenta de l'ouvrir pour sentir lorsque le mage la lui prit rapidement des mains.

- C'est un produit très dangereux, jeune Prince ! Il suffit d'en ingérer une infime quantité pour trépasser aussitôt !

Le mage lui montra d'autres fioles, plus inoffensives. Des remèdes contre des maladies, des filtres d'amour et bien d'autres fantaisies auxquelles Wisgoth demeurait sceptique. L'enfant était un humain après tout. La magie ne l'intéressait pas, et encore moins les potions du vieil infirme. Mais son père avait insisté pour qu'il passe du temps en sa compagnie, alors le Prince s'était exécuté. Le mage succomba à la vieillesse et ses nombreuses maladies la saison suivante. C'était ironique. Il avait consacré sa vie à la magie, et celle-ci n'avait pu lui octroyer l'immortalité. Quoi qu'il en soit, Wisgoth fut donc dispensé de son enseignement et pu retourner à ses activités.

Il avait un peu plus de huit ans lorsque son père l'autorisa à apprendre le maniement des armes. En premier, il choisit l'épée. Wisgoth fit beaucoup d'exercices, développant considérablement ses muscles. Il était doué pour la bataille. Il aimait ça. Alors, lorsqu'il n'avait pas de cours à suivre, qu'il n'effrayait sa soeur et qu'il ne s'occupait pas à torturer les chats errants, il s'entraînait avec son maître d'armes. Il était habille et rapide, endurant et puissant. Mais bien trop sûr de lui. C'était sa seule faiblesse. Avec les années, il devint un jeune garçon fort musclé.

Il avait douze ans à présent. Le garçon maniait trois armes : l'épée, le glaive et la dague. C'était un gamin intelligent, qui retenait bien les leçons que l'on lui avait enseignées. Mais les cours ne l'intéressaient pas vraiment. Il ne faisait ça que par pure ambition. Il voulait être Roi. C'était tout ce qui comptait pour lui. Nous sommes dans la saison de Walhdrick, et Wisgoth était dans les sous-sols, à exercer son activité favorite. Il écorchait vif un chat, n'ayant rien trouvé de mieux à faire pour s'occuper. Il se retourna en entendant des petits bruits de pas.

- Que fais-tu là ? maugréa-t-il, mécontent d'être dérangé durant son activité secrète

- C'est un passage secret ? dit la gamine d'une voix guillerette.

- Tire-toi Synn, et ferme la.

La fillette, âgée de six ans, vit alors la carcasse de l'animal et cria avant de mettre ses mains devant sa bouche, terrifiée.

- Mais qu'est-ce que tu fais Wisgoth ?! Tu es un monstre !

Le garçon se leva, et rattrapa sa soeur, la tenant par le poignet de sa main ensanglantée. De son autre main, il passa un doigt sur sa joue, laissant une trace de sang animal sur son passage.

- Synn, tu vas t'en aller. Tu vas partir et te taire. Car si tu parles, je te ferai la même chose qu'à ce chat. Es-tu assez intelligente pour comprendre ce que ça veut dire ?

- Tu me fais peur... chuchota-t-elle, les larmes roulant sur ses joues.

Wisgoth sourit en la lâchant.

- Finalement, tu es moins idiote que tu en as l'air. Ne cesse jamais d'avoir peur petite soeur. Cela vaut mieux pour toi.

Terrorisée, l'enfant se retourna et s'en alla en courant le plus vite possible. Le sourire aux lèvres, Wisgoth reprit sa dague en main et retourna à son occupation.




Combien de crimes ont été commis simplement
parce que leur auteur ne pouvait supporter d'avoir tort ?




Synn ne parla pas. Jamais. Elle avait peur de son frère, et ce dernier faisait tout pour entretenir ce sentiment. Il ne cherchait pas à être aimé. L'amour ne menait nulle part. Lui, il voulait être craint. Pourtant, Wisgoth ne détestait pas sa soeur. Oh bien sûr, ce n'était pas l'amour fou. Mais il voulait la protéger, à sa manière. Et surtout, sans qu'elle ne s'en rende compte. Le Prince ne voulait pas être prit pour un faible.

Une année s'était écoulée depuis l'incident du passage secret. Wisgoth avait délaissé la souffrance des animaux pour s'aventurer vers un terrain jusqu'alors inconnu : les femmes. Enfin, une en particulier. Cette fille, la jolie bonde. C'était la fille de la couturière de son père. Elle avait environ le même âge que Wisgoth, et suivait sa mère au château pour apprendre son métier. Maïa, qu'elle s'appelait.

L'adolescent tomba sous le charme de la jeune fille. Elle lui plaisait, beaucoup. Seulement Maïa ne l'aimait pas. Promise à un fils de palefrenier dont elle était amoureuse, la petite blonde tenait à préserver sa vertu. Chose qui déplut fortement à Wisgoth, lui qui était le prince héritier après tout ! Il ne supportait pas que l'on lui refuse quelque chose. Dans le plus grand des secrets, il enleva Maïa, une nuit.

Le Prince connaissait alors tous les recoins du château, et emmena la jeune fille dans un passage secret, pour la séquestrer dans une petite pièce lugubre, dont les murs de pierre étaient tellement épais qu'aucun son ne pouvait s'échapper de l'endroit. Wisgoth était attiré par cette fille, et ne comprenait pas que la réciproque ne soit pas vraie.

- Mon Prince je vous en conjure, laissez-moi partir, je ne dirais rien. Je le jure, je le jure !

- Pourquoi Maïa ? Pourquoi ne veux-tu pas de moi ?

- J'aime Pyter... pleura-t-elle.

Wisgoth la gifla, en colère. Un jour il serait Roi, il aurait tout, absolument tout. Il était puissant, il pouvait avoir tout ce qu'il voulait. Mais cette fille, cette peste de gamine gâchait tout ! Elle lui avait dit non, personne ne l'avait jamais fait. Wisgoth, du haut de ses treize ans, était un beau garçon. Déjà grand et bien musclé, il paraissait plus vieux que son âge, avec cette petite barbe qui commençait à pousser. Il était beau, il était riche et puissant. Il était tout, il avait tout ! Et Maïa préférait un fils de vulgaire palefrenier à lui ! Sa rage était immense. Il ne le supportait pas.

- Un jour tu voudras de moi.

Il la laissa. Enfermée dans sa petite cellule secrète, seule et affamée. La mère de Maïa remarqua sa disparition le lendemain, mais n'ayant aucune piste, les gardes conclurent à une fugue et la vie reprit son cours. Wisgoth continuait à apprendre son rôle de Roi. Il s'entraînait aux armes, et devenait de plus en plus doué, si bien que tout le monde fut obligé de reconnaître son talent pour la guerre.

Le garçon était aussi l'ombre de son père. Il restait en retrait, assistant aux réunions, aux cérémonies, aux requêtes du peuple et de tout ce qui faisait le quotidien d'un souverain. Il étudiait les papiers avec Orneth. Wisgoth l'observait beaucoup, le Roi passait beaucoup de temps à étudier les rapports, il était des heures dans son bureau, à répéter les mêmes gestes machinalement. Il lisait la page, humectait son index, tournait la page, recommençait. Le Prince détestait tout cela. Il n'approuvait pas la façon de régner de son père. Ce bon Roi Orneth, juste et miséricordieux. Ce Chevalier de la Lumière qui faisait en sorte d'aider les faibles, de secourir les nécessiteux... L'adolescent le savait, jamais lui ne serait comme ça. Orneth aussi le savait, et faisait son possible pour remettre son héritier sur le droit chemin. En vain.

Et le soir, lorsque la nuit était tombée, le Prince allait voir cette pauvre Maïa. Et la scène se répétait, soir après soir. Toujours identique. Au fil des jours, l'attirance que Wisgoth avait éprouvé pour la fille s'était enfouie. Mais il fallait qu'elle comprenne. Qu'elle sache, qu'elle reconnaisse son autorité. Alors, tous les soirs, il entrait dans la petite pièce et le petit jeu, qu'il trouvait bien plus amusant qu'il ne l'était au goût de Maïa, recommençait.

- M'aimes-tu ?

- Non, répondait-elle à chaque fois.

Dire oui lui aurait évité de se faire frapper tous les soirs. Un simple "oui" et peut-être qu'il ne la frapperait pas jusqu'au sang. Mais Maïa refusait de lui donner cette satisfaction, et préférait souffrir plutôt que de renoncer à ses idées. C'était bien fou de sa part, mais il fallait lui reconnaître un certain courage. Les jours et les semaines passèrent, Maïa était de plus en plus affaiblie. Si bien qu'au bout d'un mois, elle succomba sous la torture du Prince. Son corps était alors méconnaissable, et la jeune fille, autrefois un modèle de beauté, n'était maintenant plus qu'un corps frêle, couvert d'hématomes et de plaies, aux formes déformées par les os brisés. Wisgoth laissa son corps à l'extérieur du château, et lorsqu'il fut découvert, personne ne fut capable de reconnaître Maïa, si bien que sa disparition demeure toujours un mystère.

L'enfant instable était devenu un adolescent sanglant. Synn avait vu juste. Il était un monstre. Faire souffrir les animaux ne l'intéressait plus, le jeu était devenu bien fade depuis depuis qu'il avait découvert la véritable torture. Orneth se demandait souvent comment son fils avait pu devenir un tel modèle de cruauté, alors que tout le reste de la famille était aimée pour son bonté. Wisgoth n'avait rien à voir avec son père. L'adolescent était froid, cruel et machiavélique. Il aimait la violence, était fasciné par la mort, et la pitié ne semblait pas être un mot connu pour lui.

Wisgoth multipliait les amantes d'une nuit, sans jamais s'attacher. Il s’entraînait énormément aux combats, ne cessant de développer sa musculature. Beaucoup le redoutaient déjà, car bon nombres de rumeurs vantaient la cruauté du Prince. Orneth veillait de plus en plus sur Wisgoth, sans jamais désespérer de le faire changer. C'était pourtant peine perdue, le garçon était trop différent. Il savait ce qu'il voulait. Il voulait le pouvoir, il voulait être Roi. Il était violent et sadique, et jamais Orneth ne pourrait faire de lui le fils qu'il aurait aimé avoir.

Les saisons s’enchaînèrent, les années passèrent. Nous sommes désormais dans la saison de Walhdrick de l'an 303. Wisgoth est alors âgé de seize ans. Il faisait très chaud ce jour là, il s'en souvient. Le Prince était dans la cour du château lorsqu'il aperçu un messager. Ce dernier devait remettre des documents au Roi Orneth. Wisgoth intercepta les papiers, et alla lui-même les remettre à son père.

Il y avait deux gardes dans le bureau d'Orneth. Il se mirent au garde à vous lors de l'entrée de l'héritier. S'asseyant face au souverain et lui transmit les documents. Les papiers en main, Orneth commença comme d'habitude, à lire. Attentivement, il lut la première page. Il s'humecta l'index, tourna la page, recommença... Et subitement, le Roi se sentit mal. Il porta une main à son coeur, crispé, suffoquant.

- Père !

Tout se passa rapidement, et Orneth s'écroula sur le sol. Raide mort. Personne ne put rien faire pour lui. C'était trop tard, il n'était déjà plus là.

Malghar était en deuil, pleurant le Roi disparu, ce souverain tant aimé de tous. Synn s'enferma dans ses appartements, refusant d'en sortir jusqu'à l'enterrement, qui eut lieu quelques jours plus tard. La cérémonie fut longue et pleine d'émotions. Wisgoth ne montra aucun sentiment. Puis le corps d'Orneth rejoignit sa bien-aimée Alysia dans la crypte. En quittant les convives, Wisgoth croisa sa petite soeur pleurant dans un couloir, les larmes roulaient sur ses joues, alors qu'elle essuyait son petit nez tout rouge dans un mouchoir blanc. Lorsqu'elle vit son frère, elle détourna le regard, comme apeurée. Wisgoth s'approcha d'elle, posant une main sur son épaule et murmurant à son oreille.

- Ne cesse jamais d'avoir peur...

Ses sanglots redoublèrent. Wisgoth était maintenant sa seule famille, et il n'y avait plus personne pour l'arrêter. Plus personne pour la protéger. Il poursuivit son chemin et retourna à ses appartements. Il sortit un petit objet bleu de sa poche, qu'il fit tourner pensivement entre ses doigts avant de le ranger dans un des tiroirs de sa commode, un petit sourire aux lèvres.




Je suis ce que je dois être.




Le couronnement du Roi Wisgoth eu lieu la saison suivante. Le 7ème jour de la saison de Cynéid en l'an 303. La fête fut alors majestueuse, le nouveau souverain ayant convié tous ses sujets de sang noble au château. Tout avait été vu en grand, comme Wisgoth l'avait souhaité. Il voulait que son couronnement soit à son image et que la cérémonie reflète toute la grandeur dont il avait l'intention de faire preuve durant son règne. Le jeune homme était ambitieux. Très ambitieux. Il voulait que les livres d'histoire citent son nom durant des siècles. Il voulait entrer dans les légendes, et être aussi craint que respecté. Il ne voulait pas être un simple Roi qui tomberait rapidement dans l'oubli. Oh non, loin de là. Wisgoth avait l'intention d'être un grand souverain, le plus grand même. Sa détermination était sans failles.

Ne désirant pas suivre les traces de ses ancêtres, Wisgoth se détacha rapidement des traditions de sa famille. Il s'entoura de conseillers de son choix, et opéra de nombreux changements. Son règne était plus sombre que celui de son père. Le Roi jugeait qu'Orneth était un homme trop clément, et que les choses ne seraient plus les mêmes dorénavant. Il renforça son armée, assigna plus de gardes pour déambuler dans les rues de Malghar et y faire régner sa loi. Les crimes étaient plus sévèrement punis, et aucune seconde chance n'était accordée.

Malgré sa rudesse, Wisgoth faisait un bon souverain. Il savait être obéit, et était respecté. On le disait cruel et dur, et c'est ce qu'il était. Redouté pour ses méthodes parfois drastiques, il était néanmoins un Roi plutôt apprécié par son peuple. Tout simplement parce que l'homme se préoccupait de ses sujets, même s'il ne compatissait pas. Il faisait en sorte que la misère ne soit pas prépondérante dans la ville. Le Roi savait gérer les comptes de la couronne, et fit davantage prospérer Malghar au augmentant les échanges avec les autres peuples. Si la criminalité était toujours présente dans la ville, surtout dans certains quartiers, la mortalité due au froid ou à la faim avait considérablement régressée, et l'accès aux soins devenait de plus en plus facile.

Les années passèrent ainsi. Wisgoth ne cherchait pas à être aimé de son peuple ou de son personnel, préférant être redouté même, car c'était là pour lui la clef de l'obéissance. Le Roi était un Guerrier Noir, et montait doucement en grade dans cet Ordre qui représentait totalement ses idéaux. Wisgoth était un homme doué pour le combat, mais avait également un talent pour la stratégie, ce qui lui valut d'être reconnu et estimé parmi les siens. L'adolescent d'autrefois était devenu un homme, grand et fort.

En dépit de la lourde insistance de ses conseillers, le Roi refusa cependant de prendre une épouse. Il ne voulait pas de cet engagement pour le moment, ainsi que la perspective d'avoir des héritiers. A vingt ans, il estimait qu'il aurait le temps de se consacrer à ce devoir plus tard, et que rien ne pressait. Le jeune homme préférait donc partager la couche de nombreuses femmes plutôt que de se marier. Il obligeait toutes ses amantes à prendre du thé de lune, afin d'être certain de ne pas se retrouver avec un bâtard sur les bras. Wisgoth était très consciencieux sur ce point là, et était donc extrêmement vigilant à ce sujet.

Il veillait aussi beaucoup sur sa petite soeur, mais sans jamais ne rien lui témoigner d'autre que du mépris. Au fond, il l'aimait beaucoup et était attaché à elle, mais sans vouloir se l'avouer. Alors, lorsqu'elle fut en âge de se marier et qu'elle fut totalement paniquée à cette idée, Wisgoth décida d'attendre encore quelques années afin de lui laisser le temps de calmer ses angoisses. Il disait simplement qu'il n'avait pas encore trouvé un parti digne de son sang.

Le Roi choisit attentivement le prétendant de sa soeur. Il voulait un homme de sang noble, et partageant ses propres idéaux. Mais il voulait aussi un homme d'honneur, qui ne serait jamais capable de faire de mal à Synn. Car Wisgoth ne pouvait pas permettre que sa soeur soit maltraitée. Son choix se porta sur un certain Anden Ravenhel, et les noces furent prévues alors que Synn allait fêter ses dix-huit ans. Voulant garder sa famille près de lui, Wisgoth offrit au couple de beaux appartements dans le château.

L'homme était à présent âgé de vingt-cinq ans, et il alternait son temps entre son devoir de Roi et l'Ordre des Guerriers Noirs. Wisgth n'étant pas le genre de personne à rester derrière un bureau sans prendre de risques, il décida de prendre part à plusieurs batailles de son Ordre. C'était sur le terrain qu'il se sentait bien, qu'il pouvait exprimer son talent mais aussi sa violence. Bien évidemment, ses conseillers jugèrent ses choix dangereux, car il était bien évident que le Roi mettait sa vie en danger. Mais Wisgoth était ainsi, un homme impulsif avec le goût du risque. Et malgré son statut de Roi, il n'acceptait aucun privilège dans l'Ordre. Il était comme tous ses compagnons d'arme. A une différence près. Il était bien meilleur qu'eux.

Il faisait très froid, et la neige aurait engourdi en quelques instants les membres des soldats s'ils n'étaient pas en train de combattre. Dans les plaines d'Illnael, la bataille contre les Chevaliers de la Lumière faisait rage depuis plusieurs déjà. Wisgoth faisait parti des combattants, ainsi que son compagnon d'arme et ami, Erken. L'homme était un dragon, et avait quelques années de plus que le Roi. Les deux garçons se connaissaient depuis près de sept ans, et on pouvait affirmer que c'était quasiment le seul véritable ami de Wisgoth.

Ce combat n'était pas comme les autres. Il était plus ardent, plus violent. Les combattants avaient les pieds gelés, une bouillasse de neige et de sang s'incrustant dans leurs bottes. Et la neige ne cessait de tomber, imperturbable à la scène qui avait lieu plus bas. Wisgoth était un colosse infatigable, qui combattait plusieurs ennemis à la fois. Du sang coulait sur son visage. Il avait reçu un coup au niveau de l'arcade sourcilière, qui saignait beaucoup. Mais il avait aussi sur le visage les éclaboussures de Chevaliers morts de sa main. Combattant aux côtés d'Erken, il vit que ce dernier était sur le point de flancher sous le poids des ennemis. Mais faisant face à ses propres adversaires, Wisgoth ne put lui venir en aide à temps. Erken fut mortellement blessé au thorax. Le Roi s'agenouilla à ses côtés, penchant son oreille vers son visage pour entendre ses dernières paroles

- Mon ami... Mon frère, tu dois faire quelque chose pour moi... Prend soin de lui... Veille sur Alwin... Jure-le...

- Je te le promets. Je te le promets Erk', je m'occuperai de lui.

Wisgoth avait accepté sans réfléchir, désireux de respecter la dernière volonté de son frère d'armes. Erken sourit avant d'hurler de douleur en crachant du sang. Le guerrier décida alors d'abréger les souffrances de son ami et l'acheva rapidement avant de retourner combattre avec plus de rage que jamais. Les Guerriers Noirs gagnèrent cet bataille, qui gardera toujours un goût amer pour Wisgoth.

Erken avait déjà parlé de son fils. Un môme de six ans, hybride. Sa mère était une elfe, qui était morte, aux dires de son ami. Après ce combat, Wisgoth se rendit à Neronwar et trouva l'enfant qu'il ramena au château de Malghar. Il fit de lui son apprenti, et lui apprit l'art de la guerre. Le Roi était un homme d'honneur, et il tenait ses promesses.

Synn accoucha d'une petite fille. Le travail fut long, et la jeune femme faillit y perdre la vie, comme ce fut le cas pour Alysia des années plus tôt. Les guérisseurs étaient formels : Synn ne pourrait plus avoir d'autres enfants. Mais elle l'accepta, car la petite Elina faisait tout son bonheur. Wisgoth fut surprit de la voir aussi épanouit, et masqua très bien son contentement en voyant sa soeur heureuse. Il n'avait pas besoin qu'elle l'aime, préférant continuer à la traiter mal. En revanche, Wisgoth s'attacha beaucoup à sa nièce, il voyait presque Elina comme sa propre fille. Sans le montrer, il aimait passer son temps avec l'enfant.

Le Roi avait trente ans, et toujours pas d'épouse. Sa vie était remplie de devoir, de festivités et de combats. Fonder une famille n'était toujours pas sa volonté. Cette année là, il devint Chef des Guerriers Noirs. Wisgoth accomplissait ses rêves, il entrait dans l'histoire, il devenait plus puissant que jamais. Le Chef établit le quartier général de l'Ordre à Malghar, faisant agrandir le château à l'occasion pour y créer une aile totalement dédiée aux Guerriers, ainsi qu'un espace d'entrainement pouvant accueillir beaucoup plus de combattants. Et alors que sa haine pour les Chevaliers de la Lumière s'intensifiait toujours plus, l'homme regardait fièrement l'entraînement de ses guerriers.




L'amour est un tyran qui n'épargne personne.




Wisgoth dirigeait son royaume et ses hommes d'une main de fer. Malghar prospérait, l'homme était un bon souverain, bien qu'étant moins apprécié que son défunt père. Mais le Roi n'a jamais cherché à être aimé, préférant de loin être redouté. Il voulait être respecté, c'était le principal à ses yeux. Et c'était réussi.

Il avait trente-cinq ans à présent. L'humain n'avait eu aucun mal à s'imposer en tant que Chef des Guerriers Noirs, et personne ne contestait ses ordres. C'était plus prudent, pour ceux désirant rester en vie. Tenant sa promesse, Wisgoth veillait sur le jeune Alwin. Ce dernier était son apprenti, et se débrouillait relativement bien du haut de ses douze ans. Wisgoth lui apprenait lui-même à manier plusieurs armes, à développer sa force et ses réflexes tout en aiguisant son esprit de guerrier. Voyant l'intérêt du garçon pour sa formation, le Roi décida même de lui transmettre l'art de la torture.

Malgré ses nombreuses responsabilités, le Roi aimait parfois voyager un peu, seul. Bien évidemment ses conseillers tentaient de l'en empêcher à chaque fois, jugeant qu'un homme de son importance avait besoin de disposer d'un imposant dispositif de protection. Mais Wisgoth n'en avait que faire. Il savait se défendre. Têtu, personne ne réussi à le retenir lorsqu'il décida de se mettre en route pour le château abandonné de Moelyn.

Il s'en souvient encore comme si c'était hier. En ce début de la saison de Sahmyra, dans l'enceinte du château en ruines, Wisgoth fit sa rencontre. C'était la beauté à l'état pur. Le Roi est tombé sous le charme de cette jeune femme aux cheveux flamboyant et au caractère tout autant indomptable. Kim, c'était son nom. L'homme l'avait trouvé tellement époustouflante qu'aucuns mots ne seraient suffisamment forts pour décrire sa grandeur. Vous voyez, elle était cette femme. Celle que l'on ne rencontre qu'une fois dans une vie mais qui arrive en un espace de secondes à vous couper le souffle.

Wisgoth n'avait eu besoin que d'un regard pour savoir que Kim était la femme de sa vie. Et soudain, il en oublia toutes les femmes de Laryskanir pour ne plus voir qu'elle seule. Plus rien d'autre ne comptait que l'ardeur de ses lèvres, la chaleur de sa peau et l'odeur de ses cheveux. Les deux amants entremêlés, le temps semblait s'être arrêté rien que pour eux. C'est bien à regrets que le Roi se résolut à la laisser, l'heure étant venue pour lui de reprendre son devoir en mains.

La douce voix charmeuse de la demoiselle résonna dans son esprit durant tout le chemin du retour. "Au revoir Wis..." Ses dernières paroles sonnaient pour lui comme une promesse, comme l'assurance qu'elle le retrouverait tôt ou tard. Et cette idée faisait naître sur ses lèvres un petit sourire.

Les jours, les semaines puis les mois se succédèrent, mais pas un jour ne passa sans qu'il ne pense à elle. A Malghar, il ne trouva aucune amante lui permettant d'oublier la tumultueuse Kim. Et la vie sans elle reprit son cours. Wisgoth entraînait Alwin, et avait également prit sous son aile une jeune fille, qui fut son apprentie elle aussi. Naélya avait tout juste quinze ans, et si elle était toute frêle, elle avait l'avantage d'être rapide et endurante. De plus son mental était à toute épreuve. L'homme était très dur et exigeant avec ses deux apprentis, il les poussait à bout. Mais avec lui, les progrès des adolescents étaient considérables.

Wisgoth était dans la cours avec Naélya ce jour-là. Il voulait apprendre à la jeune fille à utiliser tous les atouts qui étaient en sa possession. L'adolescente avait beaucoup de charme, et il lui était ô combien facile de faire tourner la tête à un homme. A défaut de la force qu'il lui manquait, le Roi voulait lui apprendre à se défendre par d'autres moyens. C'est là qu'elle est arrivée. Kim n'a vu que ce qu'il y avait à voir, et Wisgoth n'a pas prit la peine de nier.

Leur dispute a été violente et destructrice. La jalousie de Kim et l'orgueil de Wis étaient si grands qu'il n'y avait aucune alternative à leur colère respective. Pourquoi n'était-elle pas venue à lui plus tôt ? Et voilà que leur passion dévorante les poussait à se détruire. Kim s'en allait, et Wisgoth savait qu'il allait la perdre. L'homme la rattrapa, ne pouvant accepter de la perdre une nouvelle fois. Et pour la première fois, il laissa entendre à quelqu'un l'attachement qu'il éprouvait. Les amants retrouvés, Wis la tenait contre lui, la regardant s'endormir, Kim blottie à ses côtés.

Wisgoth était sincèrement amoureux pour la première fois de sa vie. Il tenait à quelqu'un plus qu'à lui-même, et ce pour la première fois. Les deux amants passèrent plusieurs mois ensemble, à s'aimer comme ce n'était pas permis. Et c'était tellement fort, tellement intense, que Wis ne voyait pas sa vie autrement qu'avec elle.

Mais tout changea, presque du jour au lendemain, sans raison. Des mots blessants fusèrent, la violence éclatait. Ils s'aimaient tellement que s'en était devenu trop douloureux. L'amour avait cédé sa place à la haine, et c'était à présent à celui qui ferait le plus mal à l'autre. Leur destruction n'avait plus aucune limite. Alors est-ce que c'était possible ? Que deux personnes s'aiment inconditionnellement mais que cela ne suffise pas ? Que deux être puissent tellement s'aimer qu'ils en venaient à se détruire l'un l'autre ?

La maladie de la Folie des Amants les rongeait en silence, et tirait dans l'ombre les ficelles. Et lorsque leur haine devint trop forte même pour eux-mêmes, Wisgoth éloigna Kim, allant jusqu'à menacer de la tuer s'il la revoyait. La jeune femme alla se réfugier dans les bras d'Elador Kan, l'ennemi du Roi des Humains, dans le seul but de faire souffrir ce dernier.

Une année passa. Une année durant laquelle Wisgoth multiplia les amantes en cherchant à oublier la femme qui le détruisait. Kim n'était à présent plus qu'un souvenir douloureux, et l'homme s'était recentré sur ses priorités. Il faisait son devoir, et veillait discrètement sur sa famille. Elina avait bien grandie, c'était une enfant pleine de vie. Synn demeurait dans l'ombre, redoutant la fureur de son frère.

Et puis un beau jour, Kim fut de retour. Elle réussit à s'introduire dans les appartements du Roi, et tua son amante de la nuit. La jeune femme avait la ferme intention de tuer son ancien amant, et sa fureur n'avait d'égale que la violence de Wisgoth. Leur combat fut sans merci. Un duel dans lequel chacun savait qu'il n'y aurait qu'un seul survivant. La femme poignarda le souverain, et il lui brisa le bras sans ménagements. Et alors qu'elle était à sa merci, elle ne chercha plus à se débattre, attendant un coup de grâce qui ne vint jamais.

La Folie des Amants est une maladie dévastatrice, mortelle. Elle transforme l'amour en haine, jusqu'à ce que les deux victimes en perdent la raison et en soient au point de s'entre-tuer. A ce stade, les amants ne guérissent qu'à la seule condition que leur amour soit pur et sincère. La guérison est assez rare, dans la majorité des cas il y a un meurtre.

Mais pour Kim et Wis, leur amour était si vrai qu'ils retrouvèrent l'esprit avant le coup fatal. Ainsi, au lieu de tuer l'amour de sa vie, Wisgoth lui avoua ses sentiments. Enfin guéris et réunis, les deux amants ont enfin pu reprendre leur histoire. Le couple filait maintenant le parfait amour. Aux côtés de Kim, Wisgoth était un homme heureux. Le bonheur était à leur portée.

Pourtant, encore une fois, cela ne dura pas. La guerre s'annonçait, à la veille de l'an 324. Wisgoth connaissait les ravages qu'elle entraînerait dans son sillage. Raison pour laquelle il tenait à éloigner Kim. Il l'aimait tellement. En tant que Chef, son rôle durant la guerre serait d'une importance considérable. Il ne pouvait pas se permettre d'avoir une faiblesse. Et Kim était sa faiblesse. Le Roi ne pouvait se permettre de s'accorder le luxe de s'inquiéter pour elle.

- Kim mon amour, promet-moi. Jure-moi de partir, de demeurer en sécurité durant cette guerre. Au nom de l'amour que tu me portes je te le demande, pars. Je ne pourrais supporter de te perdre.

Elle accepta à contre-coeur. Tous deux savaient que c'était peut-être la dernière fois qu'ils se voyaient. Les adieux furent déchirants, et Wisgoth l'embrassa avec passion une dernière fois, en lui promettant qu'ils se retrouveront, dans cette vie ou dans l'autre.




Qui que vous soyez
Et où que vous vous cachiez
Vous ne pourrez y échapper...




La guerre éclata quelques semaines seulement après le départ de Kim. Wisgoth avait décidé de frapper fort. Le Chef à la tête de son Ordre, les Guerriers Noirs semèrent la destruction sur leur passage. Les Chevaliers de la Lumière se déchiraient de l'intérieur. Les Guerriers Noirs avaient capturé leur dirigeante, Elywenn, et Wisgoth en personne l'avait torturée, faisant subir mille martyres à son ennemie avant qu'une traître ne la libère.

Le retour d'Elywenn parmi les siens avait déclenché des émeutes, certains la pensant corrompue par l'ennemi. Mais la plupart des rebelles en avaient après les origines hybrides de certains des membres de l'Ordre. Un groupe se dissocia de l'Ordre, formant ainsi les Gardiens des Origines.

Wisgoth avait divisé ses troupes sur plusieurs fronts. Des petits groupes détruisaient les villages alliés à l'ennemi, alors que la plus grosse partie de l'Ordre s'attaquait aux Chevaliers de la Lumière. Le carnage s’abattit sur le continent, si bien que seules les îles échappèrent aux combats.  

La guerre dura cinq longues années. Durant ce temps, Wisgoth avait confié la couronne à sa soeur Synn, alors qu'il avait quitté le château de Malghar pour suivre ses hommes. Les temps difficiles obligeaient Wis à être un dirigeant à plein temps, et non un Roi. De plus, il n'était pas le genre d'homme à laisser ses hommes combattre en risquant leur vie en restant bien confortablement dans son château. Avoir le Chef de l'Ordre sur le terrain évitait de plus les mutineries.

De temps en temps, Wisgoth prenait le temps d'écrire des nouvelles à Kim, réfugiée sur l'ile d'Eldrahyl. Les lettres du Roi étaient assez rares, il était toujours très occupé, et ne pouvait se permettre de faire des signes de vie envoyés à sa bien aimée une priorité. En revanche il recevait souvent des nouvelles de Kim, et lire ses lettres lui réchauffait le coeur durant les rudes saisons de Sahmyra.

Le Chef perdit son Second durant une bataille. Il demanda à Alistair de prendre sa place, et le Général accepta à condition que sa promotion ne prenne effet qu'à la fin de la guerre car il estimait que ses hommes avaient encore besoin de lui en tant que Général. Wisgoth accepta ce compromis sans se poser de questions, car à ses yeux aucun homme ne pourrait être un meilleur Second qu'Alistair.

Les années de guerre commençaient à se faire longues, et le moral des hommes en pâtissait. Wisgoth du donc faire preuve d'initiatives pour alléger leur fardeau. Aussi, c'est durant les conflits que l'homme se rapprocha d'Elador Kan. Ce Roi des Anges Noirs qu'il n'avait jusqu'alors jamais estimé devint son allié.

Les combats s'intensifièrent et les deux camps comptaient de nombreuses pertes. Malgré tout les Guerriers Noirs gardaient l'avantage. Eux qui attendaient depuis des dizaines d'imposer leur domination sur le continent, les voilà désormais plus proches de leur but que jamais. Pas question donc de flancher ou de renoncer. Ils étaient déterminés, et ne perdaient pas leur objectif de vue.

Cela faisait plus de trois ans et demi que les affrontements avaient débutés. Les Guerriers Noirs combattaient dans les plaines d'Illnael. Il y avait tellement de vent que les épées en étaient devenues lourdes à manier. Les archers ne parvenaient même plus à lancer correctement leurs flèches, la pluie ne leur facilitant pas non plus la tâche. Le front était boueux, et Wisgoth n'aurait su dire s'il y avait plus de boue ou de sang sur le sol. L'homme était blessé au niveau de la cuisse et du flan, et il continuait malgré tout à combattre. Ce jour là, Alwin perdit la vie. Wisgoth l'a vu mourir au loin. Un animorph l'a attaqué, c'était un petit corbeau qui lui volait au visage, lui picorant les yeux. Puis un colosse est arrivé par derrière et lui a planté sa machette dans la nuque. Du sang a giclé, éclaboussant les combattants aux alentours. Et Alwin s'est écroulé comme une poupée de chiffon. Il n'avait que seize ans, et voilà que sa vie venait de se terminer dans une pluie rougeâtre.

Wisgoth ne s'est jamais pardonné la mort de son apprenti. Il s'en voulait tellement de ne pas avoir pu le sauver, de ne pas avoir assez veillé sur lui. L'homme avait l'impression d'avoir trahi la promesse qu'il avait faite sur le lit de mort d'Erken. Naélya aussi fut très affectée, la jeune femme voyait le garçon comme un frère. La jeune espionne a elle-même tué le colosse, toute seule et avec rage. Nély n'a en revanche jamais pu mettre la main sur le corbeau, mais s'est juré de venger Alwin.

Alwin n'était qu'un mort de plus parmi des milliers, et sa mort n'a rien changé au cours de la guerre. C'était comme si son existence n'avait eue aucune utilité. Wisgoth a continué de mener ses hommes à la guerre et de faire brûler les corps des défunts. La guerre était devenue une routine, et les morts une habitude.

Le Chef avait chargé Alistair d'attaquer les ennemis sans répits. Il envoyait aussi des petits groupes d'hommes dans les camps adverses durant la nuit pour faire des dégâts, tuer, brûler les tentes et les provisions. Avec le soutient d'Elador, les Anges Noirs se chargèrent de détruire l'approvisionnement des ennemis. Wis voulait faire en sorte qu'ils en bavent sans relâche. Les Guerriers Noirs étaient plus nombreux et plus forts. Ce n'était maintenant plus qu'une question de temps avant que les Chevaliers de la Lumière ne ploient sous l'ennemi.  

La fin de l'an 328 approchait. La guerre durait depuis cinq années et Wigoth venait d'avoir quarante-deux ans. Il fut réveillé en pleine nuit par ses hommes. Sortant rapidement, il croisa directement ses soldats qui l'informèrent, ou plutôt qui lui montrèrent, la grande nouvelle. On lui remit la tête d'Elywenn entre les mains. Les gardes expliquèrent qu'elle avait été déposée devant sa tente.

- Par qui ? Qui a tué cette fille ?

Wisgoth regarda la tête. La coupure était bien nette, ce qui lui laissait entendre que l'assassin savait très bien tuer. C'était logique, étant donné qu'il avait réussi à avoir Elywenn. Naélya joua des coudes pour aller retrouver son mentor. L'espionne ne planta devant lui.

- Les Sentinelles du Chaos. D'après mes sources, c'est leur Chef qui a tué Elywenn et déposé sa tête devant votre tente. Une certaine Elyandra Filelyä.

Wisgoth n'avait jamais entendu parlé d'elle. Il retint son nom. Visiblement, les Sentinelles du Chaos voulaient de lui comme allié. Mais pourquoi ne pas s'être manifestés ? L'homme était bien décidé à rencontré cette Elyandra. Il voulait savoir qui était cette fille.

La guerre touchait à son terme, après cinq années de sang, de sueur et de larmes. Les Guerriers Noirs avaient gagné, et ce n'était une surprise pour personne. Alistair endossa alors son rôle de Second, et Wisgoth retourna à Malghar et reprit sa couronne. Le Roi écrit deux lettres. La première était pour Elyandra. Il voulait la rencontrer. Wisgoth apposa son sceau sur la missive et la remit à Naélya, à qui il donna l'ordre de trouver la Chef des Sentinelles du Chaos. La seconde lettre était destinée à Kim. Il l'écrit et y apposa son sceau avant de la lui faire parvenir.

"Ma très chère Kim,

La guerre est à présent terminée, et rien ne me ferait plus plaisir que de revoir enfin ton doux visage à Malghar. Je te demande donc de me rejoindre au plus vite, afin que nous puissions nous retrouver dans cette vie.


A jamais tien.
Wisgoth"








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Laryskanir

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MessageSujet: Re: Wisgoth Ghalswyth Wisgoth Ghalswyth EmptyDim 23 Aoû - 18:47

Bienvenue sur le forum ! :3

Te voilà enfin... J'en connais une qui va être contente !!
Enfin bref, je te valide Majesté !

Bons rps sur Laryskanir...
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Wisgoth Ghalswyth

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